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Reconnaissance d’un Etat palestinien : des promesses de Hollande aux déclarations d’Ayrault

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Le président français François Hollande a reçu vendredi 8 juin à l'Elysée le président palestinien Mahmoud Abbas.

Le président français François Hollande a reçu vendredi 8 juin à l'Elysée le président palestinien Mahmoud Abbas. AFP/BERTRAND LANGLOIS

C'est un serpent de mer diplomatique. Reprenant l'initiative de Laurent Fabius, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s'est déclaré favorable, le 9 mars, à la relance du processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014. L'objectif principal du numéro 2 du gouvernement reste l'organisation d'une conférence internationale "d’ici à l’été".

En déplacement en Egypte, l'ancien premier ministre a toutefois pris ses distances avec son prédécesseur : en cas d'échec des négociations, la France ne reconnaîtrait pas "automatiquement" un Etat palestinien. Jean-Marc Ayrault a justifié sa position en arguant qu'un préalable tel que la reconnaissance, risquait de "bloquer tout le monde". Le ministre justifie cette position comme étant une manière de "conjurer l'explosion qui menace", citant notamment " la montée des violences " et " l'exaspération croissante des populations ".

Ue promesse de campagne

" Je prendrai des initiatives pour favoriser, par de nouvelles négociations, la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine. Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l'Etat palestinien. " Promesse trop imprécise de François Hollande C'était l'engagement de campagne numéro 59 du candidat François Hollande.

Quelques mois après son élection, en novembre 2012, la France, comme 138 autres états, a voté en faveur de la demande palestinienne d'obtenir un statut d'observateur non membre de l'ONU. En sus de cette reconnaissance qui est davantage symbolique, la résolution " exprime l'espoir que le Conseil de sécurité considérera de manière favorable " la candidature de la Palestine comme membre à part entière. Une demande déposée en 2011 par le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, mais qui n'avait pas passé le stade du veto américain.

Le Parlement soutient, le Président louvoie

En octobre 2014, la Suède devient le premier pays européen à reconnaître l'Etat palestinien. Une initiative qui a fait des émules. Le 2 décembre, l'Assemblée nationale a voté à une large majorité (339 députés « pour » contre 151 opposés) en faveur d'une résolution sur la reconnaissance de la Palestine. Le 11 décembre, c'était au tour du Sénat de voter : 153 pour et 146 contre. Les deux assemblées ont donc voté en faveur de la reconnaissance.

Néanmoins, c'est le pouvoir exécutif, c'est-à-dire le président de la République, qui a cette latitude diplomatique. Et la position de François Hollande au sujet du Proche-Orient est parfois difficile à décrypter. Durant le regain de tensions à l'été 2014 entre Israël et les territoires palestiniens, François Hollande s'est déclaré tour à tour " solidaire " de l'Etat hébreu avant d'évoquer dans un communiqué les " nombreuses victimes palestiniennes ".

A l'issue de la traditionnelle interview télévisée du 14 Juillet 2014, François Hollande déclare que la " France veut un Etat palestinien à côté d'Israël ". Il ne se déclare ni pro palestinien, ni pro israélien mais pour la " paix ". Une précaution sémantique dans cet imbroglio diplomatique.

Dylan Gamba

















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