Le 5 mai 1992, une tribune du stade Furiani de Bastia s’écroule juste avant une demi-finale de Coupe de France. Bilan: 18 morts et 2.357 blessés.
Depuis, de nombreux Corses et un collectif réclament l'interdiction de matches de football tous les ans à cette date en France, en mémoire des victimes. Une initiative soutenue en 2012 par le candidat François Hollande.
Samedi, les joueurs du SC Bastia portaient un maillot noir lors du match de championnat remporté contre Saint-Etienne (1-0). L’objectif: apporter leur soutien au Collectif du 5 mai, qui réclame l’interdiction des matches de football en France tous les ans à cette date.
Le Sporting portera un maillot noir samedi face à l'@ASSEofficiel en mémoire des victimes de Furiani #SCBASSE #551992 pic.twitter.com/FiGkbB5vvO
— SC Bastia (@s_c_bastia) 28 Avril 2015
En mars 2012, lors d’un déplacement en Corse, François Hollande avait appuyé la démarche du Collectif du 5 mai, qui avait, avec son accord, ajouté son nom à la liste des « soutiens présidentiables » en vue de sacraliser la date anniversaire du drame de Furiani.
Mais 23 ans après les faits, et 3 ans après la promesse , des matchs de foot ont régulièrement lieu à cette date. La promesse avait pourtant déjà été formulée en 1992 par un autre président socialiste, François Mitterrand : « On ne rejouera plus au foot un 5 mai ».
En cause? Le refus de la Fédération Française de Football, seul décisionnaire dans ce domaine, de ne pas faire jouer d’équipes ce jour-là. Concession au collectif du 5 mai : aucun match ne sera plus disputé en Corse un 5 mai, ni aucune finale de coupe nationale programmé à cette date.
La ministre des sports de l’époque, Valérie Fourneyron avait pourtant écrit au président du conseil exécutif de Corse, en septembre 2012, pour lui réitérer le soutien du gouvernement.
Une trentaine de députés a même déposé une proposition de loi « visant à faire de la date du 5 mai une journée uniquement dédiée à la mémoire et au recueillement des victimes de Furiani », le 27 novembre 2012.
Cette proposition de loi qui entend graver dans le marbre la sacralisation du 5 mai, a depuis été renvoyée en commission des affaires culturelles et d’éducation, sans que la procédure législative ait depuis avancé.
Une mobilisation qui ne faiblit pas
Le Collectif du 5 mai n’a pourtant pas abdiqué, très soutenu par le Sporting Club de Bastia. Balayée en finale de Coupe de la Ligue par le Paris Saint-Germain (4-0) début avril au Stade de France, l’équipe entraînée par Ghislain Printant était allé chercher sa médaille de finaliste avec un t-shirt demandant la sanctuarisation de cette date.
Et sous le hashtag #PasDeMatchLe5Mai, la mobilisation continue sur les réseaux sociaux. Comme cette internaute qui pose devant l’Elysée pour rappeler la promesse de François Hollande.
Devant l'Elysée #PasDeMatchLe5Mai Rejoignez la chaîne initiée par @filoumaoulida ! @Th_Braillard #Furiani #Elysée pic.twitter.com/cZvnEYX0gp
— ☆Kryst-L☆ #Cosmo (@KrystL03) 27 Avril 2015
Le 28 avril dernier, les membres du Collectif du 5 mai ont rencontré le secrétaire d’Etat aux sports, Thierry Braillard. Et leur requête semble avancer : le secrétaire d’Etat a fait part de son intention de s’entretenir avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve afin que l’Etat reconnaisse sa responsabilité dans le drame. Une nouvelle réunion devrait se tenir le 10 juin prochain.
Kilian Bridoux (avec Corentin Dautreppe)